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La problématique de la reconstruction d’une
armée nationale dans les États ayant connu de graves crises intérieures n’est
pas l’apanage du Liban. Aujourd’hui, elle rejoint le concept plus large de «
Réforme du secteur de la sécurité » (RSS) et pose la question de la place et du
rôle dans de nouvelles structures nationales d’anciens insurgés ou miliciens
que l’on souhaite réintégrer dans les cadres de l’armée.
Or, le Liban constitue
un véritable cas d’école puisque, entre 1958 et 1990, son armée a connu au
moins quatre reconstructions successives, selon des formules différentes.
Quelle place veut-on donner à « l’armée nouvelle » au sein de la nation ? Cette
reconstruction peut-elle durablement être imposée et soutenue par les grandes
puissances ? Que représente-t-elle pour les différentes communautés qui se sont
longtemps affrontées ? Quelle est la part laissée au « multi-confessionnalisme
» dans un processus visant à reconstituer une unité nationale mise à mal ? Une
armée « fantôme » est-elle l’illustration d’un État « fantoche » ? Une autre
posture que strictement défensive est-elle possible, sans brusquer telle ou
telle composante ayant conservé des liens extérieurs forts avec un pays voisin
? Comment aborder les processus d’organisation des unités, de recrutement, de
formation et de gestion du personnel, de rééquipement pour les matériels ?
Telles sont quelques unes des questions que cette étude aborde, à travers
l’analyse de cas concrets. Le processus empirique qui s’est développé durant
plus de cinquante ans au Liban peut utilement éclairer les efforts actuels sur
d’autres territoires pour reconstruire une armée nationale, miroir d’une
société disloquée.
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